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 NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »

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Nathaniel S. Turunen

ADMINwe don't need no education
Nathaniel S. Turunen





NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »  Empty
MessageSujet: NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »    NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »  Icon_minitimeDim 4 Mar - 17:22

MOMENT OF GLORYprésentation

TURUNEN
nathaniel
♧ ELÈVE
« I believe in Armageddon,
I've been baptized in alcohol
I'm embodiment of Antichrist
I'm living for my own demise »

crédit ♦️ Mocerino. 8D
avatar ♦️ Alexi Laiho. *o*


nom ♦️ Turunen.
prénom(s) ♦️ Nathaniel, Sebastian.
surnom(s) ♦️ Nath.
date de naissance ♦️ 2 septembre 1993. Il a donc dix-huit ans.
métier ♦️ Il veut faire rock star. Ou plutôt joueur professionnel dans le milieu du metal.


style vestimentaire ♦️ Metalleux. \o/
taille ♦️ Un mètre soixante. Petit monsieur.
corpulence ♦️ Fin comme tout, Nathan est toutefois musclé avec finesse, bien que ça ne se voit pas, et il peut péter la gueule à un gens plus grand que lui. Bon pas beaucoup plus grand non plus.
yeux ♦️ Bleu électrique.
cheveux ♦️ Longs, très lisses et blonds. Un vrai Aryen.

ce qu'il aime ♦️ La bière, la clope, le sexe, la musique, son furet Mushu, la Norvège.
ce qu'il n'aime pas ♦️ Les gens en général et plus particulièrement tous ceux qui ne sont pas Norvégiens (donc tous ceux avec qui il traine ...), la musique de merde, qu'on le fasse chier.
orientation sexuelle ♦️ Bisexuel.
tolérance ♦️ Nathaniel adopte parfaitement l'idéologie du "true norvegian black metal". Je suis norvégien, je suis un viking, vous autres je vous écrase de mon divin talon. Il est donc païen et antichrist, donc porte le marteau de Thor et ne tique pas quand on lui parle de cramer des églises. Bah écoutez, dans sa famille y'en a qui l'ont fait alors ...
tics ♦️ Plisser les yeux, se mordiller la lèvre, passer la main dans sa crinière. 8D

couleur préférée ♦️ Le bleu, couleur du drapeau Norvégien.
animal préféré ♦️ La chimère, tirée à nouveau des armoiries de la Norvège.
sport ♦️ Il a pratique durant très longtemps de nombreux sports de combat mais a tout abandonné en arrivant en Allemagne.
musique ♦️ Black metal. Venom, Gorgoroth, Mayhem, Burzum, Bathory, Venom ... Mais aussi du melodic, avec Children of Bodom - ... 8D -, du heavy, avec Iron Maiden. Bref, du metal.
films ♦️ Requiem for a dream, Batman: The Dark Knight, tous les films de mythologie nordique.
livres ♦️ Les livres fantastiques traitant de mythologie viking à nouveau, Edgar Poe, Lovecraft.
dans sa poche ♦️ Son mp4, ses clés, son briquet et ses clopes. Eventuellement son furet.
scolarité ♦️ Il ne branle rien et se fait coller, engueuler et hurler dessus à longueur de cours.


truc en plus ? ♦️ Son chien, Bodom ( ...(a) ), ne comprends que le norvégien, et son furet s'appelle Mushu. Parce qu'il est loong comme un dragon. Ok je crains.


NO SELF ESTEEMcaractère

Aujourd'hui, il y a des jeunes qui boivent à outrance, il y a des jeunes qui sont accros à leurs cigarettes, il y a des jeunes qui baisent et deviennent parents avant l’âge, et puis il y a Nathaniel. Qui aurait pu être tout ça à la fois.

La première chose à comprendre de lui, c’est que c’est pas un gars bien. Assuré, plein de morgue, il ose tout et n’importe quoi. Des trucs les plus farfelus aux machins les plus banals, des conneries les plus stupides à celles les plus dangereuses. Crier « BURZUUUM » dans un concert de Mayhem - Burzum étant l’assassin du guitariste de Mayhem - et regarder les wall of death se former autour de lui, ou se déguiser en fille et se faire passer pour la correspondante norvégienne d’un ami. Mettre un stylo dans le cul du chat de sa belle-mère et le regarder hurler, ou se forcer à garder la tête sous l’eau plus longtemps que Detlev pour montrer que les Norvégiens sont meilleurs en apnée que ces cons d’Allemands. Tout ça, Nathaniel en est capable. Les gens disent même qu’il est capable de tout. Peu importe ce qu’il risque, peu importe qu’il se fasse engueuler ou virer, il s’en fout comme de sa première tétée. Ici, il n’est pas en Norvège, alors il se fiche bien de se faire virer de son collège ou expulser du pays, de toute façon, il veut repartir chez lui. Que ce soit forcé ou pas ça change rien, tant qu’il rentre à Oslo. Grande gueule, méprisant, hautain, on pourrait presque croire au black metalleux raciste à sa façon de penser. En fait non, pas presque croire, c’est un black metalleux raciste. Dans sa famille, on a des gens en tôle parce qu’ils ont cramé des églises en rigolant. Un peu extrême les gars. Bien entendu, Nathaniel n’en est pas à ce point-là, la première preuve étant qu’il est homosexuel et que si sa famille paternelle l’apprenait, ce serait la déchéance, l’hérésie, et il deviendrait le paria déshérité. Il n’y aurait pas le pronostic vital en jeu à cause de mêmes extrêmes mentionnés plus tôt, il s’en foutrait, mais Nath n’est pas con. Quand bien même son père connaît son homosexualité, la désapprouve et la cache en espérant qu’il change, il ne va pas crier sur les toits qu’il préfère les hommes, bien qu’il ne se cache pas : effectivement, si ça atteignait les oreilles de sa famille, il serait plus qu’embêté et s’empresserait de filer se réfugier du côté maternel, nettement plus ouvert et moins dangereux. Malgré cela, Nathaniel reste raciste, n’aime pas les blacks, les arabes, les typés, parce qu’à ses yeux ce sont plus des fouteurs de merde qu’autre chose. Il est plus ouvert envers les noirs qu’envers les arabes d’ailleurs, puisqu’il trouve que le peuple africain a en général une certaine noblesse. Le peuple africain, pas les branleurs nés à Berlin, qui vivent à Bodom et qui disent qu’ils adorent le Congo ou le Cameroun, leur « pays natal » dans lequel ils n’ont jamais mis les pieds.


Se faire des amis, c’est juste un moyen qu’ont trouvé les faibles pour se regrouper. Nathaniel, il n’a pas besoin d’amis.

Solitaire, non, que dis-je, antisocial, Nathaniel n’est naturellement pas amical. Après avoir subi des pertes, on devient étrangement plus méfiant, plus distant, plus glacial, et on se refuse à se lier avec n’importe qui. On veut tester les gens, tâter le terrain, voir comment ils sont. Alors Nathaniel commence par repousser aigrement les gens, jusqu’à ce que son esprit lui dicte un contrordre, lui imposant d’aller parler à telle ou telle personne. Pour le reste, il casse. Froidement, durement, violemment. Le politiquement correct n’est pas un problème chez lui ; en revanche, dire à une fille qu’elle tient davantage de la putain que de la pétasse est une préoccupation de tous les jours, ainsi que de donner clairement et cyniquement son avis sur tout. Un gars qui se la pète sans réaliser qu’on se fout de lui ? N’ayez crainte, Nathaniel sera là pour le prévenir d’un ton acide et mauvais. Il se fout qu’on dise de lui que c’est un salopard de première puisqu’il l’admet, qu’il est en est presque satisfait : il est un connard. C’est un plaisir de faire chier, parce qu’à ses yeux, il n’y a pas assez d’enfoirés sur Terre, et que pourtant c’est grâce à leurs turpitudes qu’on peut apprécier les moments de répit et de bonheur à leur juste valeur. Malgré cela susceptible et soupe au lait, Nathaniel est aussi très rancunier, et particulièrement vengeur. Mauvaisement vengeur. Celui qui lui cause du tort ou pire, lui fait du mal, peut s’attendre à en voir des vertes et des pas mûres de la part du Norvégien, peu importe qu’ils aient été amis ou pas avant. Il a cette fâcheuse tendance à gâcher des amitiés par sa rancune tenace, et a beaucoup de mal à s’excuser, jugeant la plupart du temps que ce n’est pas à lui de s’excuser. De plus, il attend en général de la part des autres des excuses bien précises sur quelque chose de bien précis, et s’ils ne font pas les bonnes, il est capable de les repousser aigrement.

Sinon, avec ses amis, il est cool.


NO BRAVE NEW WORLDavis politique

Ca l'intéresse, ce projet. Par contre ils ont parlé d'uniforme, et ça lui plait directement moins. Non mais et puis quoi encore, se promener en costard cravate ? Le petit metalleux est teigneux et il tient à ses fringues, alors même si le projet le tente un peu, parce qu'il est très intéressé par la seconde guerre mondiale et les dictatures, il refuse de se plier aux règles du jeu.


DEAD MEMORIES IN MY HEARThistoire

« TA ROBE A FLEURS SOUS LA PLUIE DE NOVEMBRE,
MES MAINS QUI COURENT, JE N’EN PEUX PLUS DE T’ATTENDRE … »

Nathaniel s’étendit sur le tapis, enfouissant ses mains dans les poils doux du chiot qui somnolait les yeux mi-clos, mais assez canin pour se réveiller au moindre bruit suspect. Paupières closes, couché sur le sol, au chaud contre le petit Thor qui grognait affectueusement tout en se reposant, le jeune norvégien d’à peine cinq ans écoutait. Ecoutait pour se remplir les oreilles de ce vacarme tonitruant, retentissant, qu’il avait décidé d’appeler le Ragnarök. La vaisselle éclatait en tombant au sol. Les cris stridents de sa mère vrillaient ses jeunes tympans et se plantaient comme autant de flèches dans son harmonie. Le silence lourd de son père pesait comme une ombre sur son monde et creusait le gouffre entre l’hier et l’aujourd’hui. Hier, la jolie Vibe et son époux Nordahl étaient réjouis par leur fils, ils jouaient avec lui, se relayaient à ses côtés, s’aimaient comme au premier jour, jusqu’à la mort. Aujourd’hui, entre eux, il y avait Sunniva, ses porte-jarretelles, les assiettes cassées, les cris, le silence, et plus rien jusqu’à la mort, sinon la rancœur sempiternelle de Vibe. Et il y avait Nathaniel, le petit Nath, le mignon Nath, l’adorable Nath, serré contre Thor, ses yeux d’un bleu profond, son monde intérieur qui se fissurait de partout. Il lui avait semblé que tout avait basculé en une nuit, alors que pourtant tout sombrait depuis des mois déjà. Nordhal s’absentait, arrivait en retard, était distant, et Vibe, tendue, inquiète, se rongeait les sangs, culpabilisait, pleurait quand elle était seule, blessait quand ils étaient ensemble. Nathaniel ne comprenait pas pourquoi sa mère avait ce ton mordant, persiflant, comme une vipère, lorsqu’elle parlait. Nordhal n’aurait pas non plus compris, s’il s’en était aperçu. Mais non, il y avait Sunniva, alors il ne s’en apercevait pas, lorsqu’il baisait le cou de sa maîtresse, plus jeune, plus jolie, plus nordique. Grande, fine, blonde avec des yeux d’un bleu pâle à en rendre jaloux un lagon, Sunniva était un canon. Un vrai. Avec son mètre soixante et sa taille un peu plus large, ses yeux délavés et ses cheveux ternes, Vibe la trentenaire avait beaucoup à envier à sa concurrente, à peine âgée de vingt ans.
Mais Vibe n’enviait pas ; elle enrayait.

Lorsqu’elle avait compris la raison des retards de son mari, sans pour autant avoir les preuves d’avancer ça, elle avait tenté par tous les moyens possibles et imaginables de le ramener à elle, enchainant les teintures d’un blond superbe et les séances de maquillage perfectionné, prenant soin de ses habits, de ses parfums, de son intérieur, aussi sensuelle que parfaite maîtresse de maison. Allongé sur son tapis, Nathaniel avait regardé sa mère vivre sur son trente-et-un, caressant doucement le poil de Thor. Vibe avait remporté des batailles, entrainée au lit par un mari sensible à la beauté de son épouse, si bien que plusieurs fois, elle avait cru la guerre gagnée ; mais chaque fois, il y avait eut un appel de Sunniva, sa voix langoureuse dans l’oreille de Nordhal, un rendez-vous et tout qui chavirait de nouveau. Finissant par comprendre que charmer de nouveau son mari ne le lui ferait pas revenir, elle s’était fait une raison, et avait changé de technique d’attaque. Acide, voir mauvaise, la cocue lâcha d’abord quelques sous-entendus, qui piquèrent légèrement l’attention de son époux, qui répondit d’un air interdit, puis elle perdit patience et se mit à crier purement et simplement, si bien que pendant près d’un mois, la tension entre les parents fut intense. Nathaniel crut qu’elle était à son apogée.

La première porcelaine cassée le démentit.
Furieuse, Vibe finit par perdre totalement les pédales et hurlant comme une furie, elle lança d’abord un verre, puis une assiette au visage de son mari, qui eut juste le temps de se protéger avant qu’elle ne lui casse le nez. Et pour une raison qui échappa aussi bien à Vibe qu’à Sunniva, Nordhal ne lâcha pas l’affaire. Nathaniel, étendu sur son tapis, continua de suivre ça du regard, murmurant avec Thor.

« Vibe, ma chérie, mon amour, ma … »
« Et ces surnoms à deux balles et demies, tu les as susurrés à l’oreille de ta putain aussi ? »
« Mais mon ange, pourquoi tu dis ça ? Je t’aime, je n’aime que toi … »
« Mais oui, c’est ça, quand tu parles t’as une option message multiple dites donc ? La technologie de la connerie fait des progrès on dirait. »


Silence de mort sur la cuisine. Nathaniel se redressa souplement, tirant ses mains du pelage de son chiot adoré, pour s’asseoir en tailleur sur le tapis du salon, braquant son regard électrique sur la porte menant à la pièce où ses parents se disputaient. Il nota au passage qu’un des cadres du salon était légèrement penché, plus que la veille, et que le chat, dans la périphérie de son angle de vue, ouvrait les yeux. Il bâilla silencieusement, bien que ses parents, trop occupés à crier pour l’une, et à tenter de recoller les morceaux pour l’autre, n’auraient même pas entendu leur fils manifester sa fatigue, puis s’étira avec une souplesse de gymnaste, secouant ses cheveux blonds et courts, mais ébouriffés malgré tout.
Vibe lança un vase qui éclata avec fracas au sol pour appuyer un cri.

« ME TOUCHE PAS. »

Un sanglot secoua Vibe, presqu’aussi joli que le bruit d’un grelot qu’on agite. Nathaniel comprit que quelque chose clochait lorsqu’il entendit la voix torturée de sa mère. Torturée. Pas tortueuse, torturée. Pourtant, jusqu’ici, la geôlière, le monstre, celle qui enfonçait ses phrases dans le cœur de Nordhal comme autant d’épées dans un corps à l’agonie, c’était elle, n’est-ce pas ? Il se leva doucement. Pourquoi avait-elle changé ainsi, du tout au tout, en quelques minutes, alors que pendant des mois elle avait campé sur ses positions, se défendant avec hargne ? Il s’avança silencieusement vers la porte, se glissant sur le côté, jetant juste un coup d’œil. Nordhal avait changé aussi, visage fermé, froid, glacial, les bras croisés sur son torse imposant, grand et droit devant sa femme. Il s’avança d’un pas vers elle et l’attrapa par le menton pour le forcer à le regarder.

« Vibe, je te le dis et te le redis, non, tu n’arrives pas à la cheville de Sunniva. Tant sur le plan baisable que sur le plan catin. Sauf qu’elle, à ta différence, n’est pas une hystérique, et me fait éprouver un manque. »

Il la toisa avec mépris.

« Pas toi. »

C’en fut trop pour Vibe qui hurla et se jeta en courant vers la porte. La clenche atteignit Nathaniel au dessus de l’arcade sourcilière, et il laissa échapper un petit cri en reculant, portant sa main à sa tempe, plantant son regard intelligent sur sa mère qui l’attrapa, comme hystérique, courut vers sa chambre et verrouilla la porte derrière elle. Elle jeta pêle-mêle dans un grand sac des vêtements d’enfants, quelques uns des siens, deux jouets, le nounours du petit, tandis que le père martelait la porte en lui criant de l’ouvrir immédiatement. Elle sortit par la porte arrière qui menait à leur chambre commune, jeta un grand coup de pied dans la mallette de travail de son époux, hurla en voyant en dépasser une culotte en dentelle, puis se mit à courir, Nathaniel trottant derrière elle, et sortit de l’appartement en claquant violemment la porte.


« TAKING SO MANY MEN TO YOUR ROOM,
DON'T YOU FEEL NO REMORSE ? »

« Ouiii … Ouiii … OUIIIIIII VAS-Y ! PAR LE CUL ! »
« Han oui ! Petite salope ! »


Les yeux fermés, étendu dans son lit, les oreilles grandes ouvertes, Nathan compta jusqu’à trois. A trois, il se levait, du haut de ses dix ans, et disait à sa pute de belle-mère de se faire péter la rondelle avec plus de discrétion. Et à trois, elle lui répliquerait, belliqueuse, qu’il n’avait pas à lui donner d’ordre. Dans l’esprit du jeune garçon, le script était déjà fait, précis et net. Il se redressa dans son lit, s’assit sur le côté et posa ses pieds à plat sur le sol, enfonçant ses doigts dans la fourrure du chien dormant au pied du lit. Thor releva la tête pour fixer le gamin, qui lui jeta un regard avant de se lever en silence, ébouriffant ses cheveux jugés trop longs par la marâtre, comme il se plaisait à l’appeler. Descendant tranquillement les escaliers, il se planta devant la porte, écoutant sa belle-mère gémissant de plaisir. Et au moment de pousser la porte il … S’arrêta. Une idée venait de germer dans sa tête, lui tirant un sourire carnassier et il continua son chemin avec précaution, se glissant dans le bureau où il attrapa avec difficulté un caméscope.
Il joua un peu, puis repartit se coucher, le sourire aux lèvres.

« Nathaniel ? Qu’est-ce que tu fais mon petit ? »

Le matin arrivé, l’enfant avait trainé un peu au lit avant de se lever et avait déjeuné en discutant avec son père, avant de sortir promener Thor, enfonçant sa tête ébouriffée dans un bonnet, puis était rentré en sifflotant, trainant un petit peu sur l’ordinateur. Entendant le pas de sa belle-mère dans l’escalier montant à sa chambre, il minimisa la page internet et pianota gaiment sur un jeu de guerre, auquel elle jeta un regard blasé avant de minauder à son oreille. Il releva la tête, lui jeta un regard neutre, puis répondit d’un ton aigre qu’elle n’avait qu’à regarder, ce à quoi elle répondit par un soupir excédé avant de quitter la chambre avec force claquement de talons, claquant sèchement la porte dans son dos. Allongé sur le lit, la tête posée sur un oreiller, Thor lui montra légèrement les gros, puis referma les yeux, sans bouger davantage. Tranquillement, Nathan se leva et lui caressa la tête, fermant toutes les fenêtres de son ordinateur, excepté le lecteur média. La sonnerie stridente du téléphone retentit soudain, et il se leva vivement, ouvrant la porte de sa chambre et descendant les escaliers à toute allure.
Il courrait plus vite que tous les garçons de sa classe, alors dépasser Sunniva ne devait pas être bien difficile.
Il se pencha légèrement en avant, appuya la poussée de ses pieds sur l’avant, lança sa jambe en avant, arma ses bras, régula sa respiration et passa comme une flèche devant sa belle-mère qui se mit immédiatement à crier. Il était déjà à côté du poste de téléphone, le combiné en main.

« Allô ! »
« Allô, Nathaniel … ? C’est toi, mon Nathaniel … ? »


Il eut un léger silence. Son cœur rata un battement, un sourire béat et enfantin se dessinait sur son visage. Il le savait, il en était sûr, maintenant, elle était revenue, enfin.

« MAMAN ! »
« Mon Nathaniel ! »


Depuis cinq ans que son père avait appelé la police, apeuré, criant que sa femme avait enlevé leur enfant, il n’avait pas pu revoir sa mère, qui avait été retrouvée passablement éméchée et qui avait insulté de tous les noms les policiers chargés de la neutraliser. Il n’avait pas été invité au jugement, Sunniva ayant prétendu qu’il était sous le choc de la rupture de ses parents et de l’enlèvement dont il avait été victime, et lorsque sa mère avait été condamnée, il n’avait pas pu la revoir en prison.
Entendre sa voix fit déferler sur lui une vague d’émotions.
La journée s’annonçait décidément bien.

Encore plus lorsque plus tard, en sortant promener son chien, il passa devant un groupe d’adolescents et entendit l’un d’entre eux s’exclamer :

« Oh les mecs, hier j’ai trainé sur un site porno … J’ai vu une meuf, mon dieu mais tu sais qui c’était ? La blondasse de la rue Froide, tu sais la pétasse en mini-jupe qui passe son temps à gueuler, même qu’on l’entend quand on passe devant sa porte ! »

« LA FIN DU VOYAGE
NEIGES ETERNELLES »

« Nathaniel … Faut que je te parle de Dar … »

Il raccrocha avant même que l’interlocuteur ai pu finir sa phrase et se laissa tomber contre le mur. Les muscles lâchés, le regard dans le vide, Nathaniel jeta doucement son téléphone au sol, ramenant lentement ses jambes vers son torse. Il resta là, les bras ballants, tel un pantin, entourant d’une main ses genoux et de l’autre caressant la couverture d’un épais album photo. S’il avait encore été un enfant, il aurait serré Thor contre lui, mais il y avait longtemps que Thor était parti maintenant. Il aurait pleuré, et se serait jeté dans les bras de sa mère pour tout lui raconter. Il n’aurait pas réalisé quelle fissure venait de se faire dans son cœur, il n’aurait pas senti cette blessure purulente, ressenti cet acide sur une plaie grande ouverte. Incapable de pleurer, incapable de gémir, incapable même de parler, il demeurait là, les yeux grands ouverts sur le néant, dodelinant doucement de la tête, l’album photo ouvert devant lui. Lentement, il parvint à se forcer à fixer les clichés, caressant du bout du doigt le visage joyeux d’un adolescent à ses côtés. Il sentit peu à peu sa gorge se nouer, tandis que la réalité lui tombait dessus. Comme un seau d’eau glacée qu’on lui aurait jeté en pleine figure. Elle le frappa, avec cette barbarie qu’a la réalité violente, brutale, le laissant à bout de souffle après l’avoir plié en deux tandis qu’il éructait une sorte de gémissement sangloté.

« Dargor … »

Son portable sonna encore une fois, et il se leva pour l’attraper. Sans même répondre, il le jeta violemment contre le mur, les yeux baignés de larmes, le cœur battant à tout rompre. Il n’avait pas besoin d’entendre les autres lui susurrer leurs condoléances. Il n’avait pas besoin qu’on lui explique ce qu’il savait déjà. Ce à quoi il avait assisté. Dargor avait bu, trop bu, et aussi intelligent soit-il, aussi brillant soit-il, l’alcool avait embrumé ses sens, suffisamment pour qu’il se donne le défi de traverser le port à la nage, sous le regard de sa petite copine et de son meilleur ami. Traverser le port à la nage … En mars, alors que l’eau avait à peine dégelé. Quelle folie. Resté à boire sur la berge, sa bouteille de vodka à la main, Hedda riant en chœur avec lui, ils avaient regardé Dargor nager en pestant contre le froid, la bouche pâteuse, continuant de s’enfiler des doses de vodka pure malgré l’odeur d’éthanol. Ils s’étaient moqués en le voyant peiner, puis, le premier, il s’était tu en réalisant qu’il peinait à nager. Démarrant au quart de tour, Nathaniel avait arraché son tee-shirt, ses chaussures et son pantalon et s’était jeté dans l’eau, nageant le plus rapidement qu’il pouvait, voyant devant lui l’ombre ondulante de Dargor qui se cambrait dans l’eau, se débattait, soulevant des gerbes d’eau. Sur la jetée, Hedda ne riait plus, et ses lamentations résonnaient dans le port désert.
La main de Nathaniel finit par attraper celle de Dargor. Froide et raide. Glacée.
Ce ne fut pas la sensation de froid ni celle de l’eau qui déferla à toute allure sur le corps frêle de Nathaniel, mais la peur. Une peur glaciale et insidieuse, mauvaise, vicieuse, tortueuse, qui s’abattit sur lui comme un vautour sur un cadavre. Il se mit à trembler, immobile, serrant désespérément le corps de son ami contre lui. Il gémit son nom, faiblement, plusieurs fois, puis il prit conscience de la situation. Un long frisson parcourut son échine, contractant les muscles du bas de son dos, et alors qu’il restait là, béat, la peur envoya l’adrénaline dans ses veines, le faisant réagir comme s’il s’était pris une violente claque. Il attrapa plus fermement Dargor, et se remit à nager, peinant à maintenir le corps de son ami hors de l’eau, le laissant quelques fois en dessous de la surface pendant quelques instants avant de parvenir à l’hisser de nouveau à l’air libre. Lorsqu’il parvint au niveau de la jetée, Hedda s’écroula sur le bord, tendant les bras en criant le nom de son aimé, déchirant l’air de ses suppliques. Elle s’accrocha au corps glacé par l’eau de Dargor, le sortant de l’eau avec l’aide de Nathan qui se hissa à ses côtés, pâle comme un linge. S’ils ne l’avaient pas vu se jeter dans l’eau, ils auraient pu croire qu’il dormait.
Hedda s’était mise à pleurer dans les bras de Nathaniel qui, bouleversé, fixait le regard vide de Dargor. Il se rappelait l’avoir lâchée pour s’accroupir à côté de son ami, et avait passé sa main sur son visage, fermant ainsi ses yeux. Il s’était relevé, et avait à nouveau pris Hedda dans ses bras, et ils avaient pleuré jusqu’à ce que les autres participants à la fête, partis les chercher, ne les trouvent et ne découvrent le corps.
Et maintenant, il en était là. Résigné à feuilleter l’album photo de sa vie avec Dargor, toutes leurs conneries ensemble, leurs explorations urbaines, leurs fêtes, les photos professionnelles avec Vibe, qui avait fait de sa passion son travail à son sortir de prison. Dargor avec les petits tops pailletés d’Hedda, Nathan avec une jupe et des porte-jarretelles. Dargor avec ses cheveux bruns et ondulés flottant dans le vent, Nathan attachant sa chevelure blonde et lisse en une queue de cheval fine. Dargor qui s’était fait mal en tombant, Nathan qui se moquait de lui. Nathan qui avait la jambe cassée, Dargor qui essayait de planter des fourchettes sur le plâtre. Nathan lancé dans un solo de guitare des plus complexes, Dargor exécutant une danse incroyablement stupide et sensuelle avec sa basse.
Le regard bleu du jeune homme se posa naturellement sur sa guitare, sa belle guitare, sa magnifique ESP Sawtooth que Dargor lui avait offert un an plus tôt, et la boule dans sa gorge enfla, enfla encore.
Son portable sonna de nouveau, mais cette fois, c’était la sonnerie spécialisée de Vibe. Il tendit la main pour le récupérer, décrocha et répondit, d’une voix atone.

« Allô. »
« Je passe te chercher à dix heures. »
« C’est à midi trente. »
« Je klaxonnerai deux fois. »


Vibe faisait partie de ces personnes avec qui on n’a pas réellement besoin de parler. Lorsque le premier coup de klaxon retentit, la porte s’ouvrit sur Nathan, qui avait troqué ses tee-shirts de Children of Bodom et d’Iron Maiden pour une chemise gothique fermée sous son épais perfecto, et ses jeans déchirés pour un pantalon noir à sangles et à chaines. En hommage à leurs pérégrinations dans les sous-terrains et les usines désaffectées, il portait ses rangers, qu’il avait l’habitude de mettre lorsqu’ils faisaient des explorations, et que Dargor avait aussi puisqu’ils avaient acheté ensemble le même modèle. Il s’avança vers la voiture et ouvrant la portière, se glissa aux côtés de Vibe, qui le regardait.

« Tu es beau. »

Nathaniel regarda sa mère. Si moi je suis beau, alors elle doit être Aphrodite. Vêtue d’une longue robe noire qui soulignait les courbes de son corps, elle s’était maquillée de noir et de poudre grisée qui lui allaient à ravir, et portait une petite voilette noire. Son regard bleu délavé était emprunt de cette froideur habituelle, dans laquelle Nathaniel était toutefois capable de lire la tristesse, et lorsqu’elle posa sa main sur son épaule pour le serrer dans ses bras, caressant ses cheveux blonds et murmurant qu’elle était tellement désolée, il n’eut même pas besoin de se poser la question pour savoir que la peine dans sa voix n’était pas feinte. Elle mit le contact et ils partirent, dans un silence lourd de sens. C’était toujours comme ça entre Vibe et son fils. Soit le silence expressif, amusé ou triste, soit la discussion à bâtons rompus, jamais de demi-mesures. Ils se lançaient dans des débats sans fin et restaient des heures dans la voiture en attendant d’avoir atteint un point où ils pouvaient se quitter sans laisser en plan des discussions avortées, ou bien se taisaient et se lançaient quelques fois des regards amusés, parce qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de mots pour se comprendre. Toutefois, ce silence là, ni Vibe ni Nathaniel ne le connaissait vraiment. Ce n’était pas l’absence de bruit légère et relaxante qui voletait habituellement entre eux, mais un mutisme pesant, gênant, lourd. Ils ne se regardaient même pas, Vibe faussement concentrée sur la route et Nathaniel tout aussi facticement appliqué à lisser un pli de son pantalon. Le silence était si dense qu’il leur semblait qu’on pouvait entendre leurs pensées, réunies toutes les deux sur l’évènement tragique à cause du quel ils étaient ensemble à ce moment là.

Arrivés au funérarium, Vibe et Nathaniel descendirent et s’avancèrent vers la salle. Le regard de Nathaniel se porta naturellement sur Hedda. Sublime dans son deuil. Elle avait revêtu une robe noire à corset et à manches longues. Le long drapé noir était relevé dans le bas du dos en une sorte de petite tournure, agrémenté d’une fine dentelle sombre. Ses longs cheveux roux, qui lui tombaient sur la nuque bien qu’ils aient été relevés en une coiffure complexe, étaient couverts d’un voile noir, à l’instar de Vibe, et elle s’était maquillée d’ombre à paupière foncé, de khôl, d’un peu de mascara qui relevait encore son regard vert, et d’un rouge à lèvre sombre qui tranchait avec sa peau de poupée. Pourtant, malgré sa beauté habituelle, encore plus sublimée par sa tenue, il y avait quelque chose de déplacé dans sa façon de s’être pomponnée avec tant d’attention. En y réfléchissant davantage, Nathan réalisa que lui ne s’était habillé qu’aux environs de dix heures moins dix, au sortir de la douche, passant des vêtements qu’il avait certes choisi en hésitant quelque peu, mais sans trop se casser la tête ; tandis que la belle, pourtant censée être effondrée, semblait avoir passé des heures assise devant sa glace à se vêtir. Il la fixa, elle le regarda. Elle avait l’air accablée et s’effondra dans ses bras, le corps secoué de sanglots, puis releva vers lui des yeux qui n’étaient pas même rouges. Tout à coup, Nathaniel sentit toute sa sympathie pour son ami chuter et atteindre les tréfonds du plus bas. La repoussant sèchement, il lui jeta un regard méprisant et alla s’asseoir plus loin, sous les regards surpris autour de lui.

« Tu crois que c’est parce qu’il lui en veut de ne pas l’avoir sauvé ? »
« Peut-être qu’il pense qu’elle aurait dû empêcher Dargor de boire … »


Non, ce n’était pas ça ; loin de là.
C’était une sorte de dégoût, à la limite de la haine, envers une fille qui se pomponnait alors que le seul homme pour lequel elle aurait dû se faire belle était dans un cercueil, envers celle qui feignait de pleurer pour s’attirer la compassion alors qu’elle semblait à peine affectée, envers la jolie Hedda qui profitait avec cynisme de la situation la plus tragique pour faire tourner le monde autour de sa petite personne ; c’était un mépris à la frontière avec la détresse la plus intense, cette tristesse de réaliser que la personne qui comptait le plus aux yeux du jeune défunt n’était en réalité qu’une menteuse et qu’il n’avait jamais réalisé ça plutôt, qu’il n’avait jamais soustrait son ami des épines de cette Empoisonneuse aux yeux verts ; et c’était cette solitude intense que ressent l’endeuillé lorsqu’il réalise qu’il est seul à réellement porter en lui le noir funèbre.

Du reste, la cérémonie fut sublime.

Il y avait des roses jaunes, sa basse, sa veste militaire et son casque.
Au bout d’un long moment, Vibe se mit à sangloter dans les bras de Nathaniel, qui lui pleurait en silence depuis le début. Il dut faire un effort surhumain pour trouver le courage de se lever et de parler.

« Dargor … Toi et moi, c’est Itchy et Scratchy, c’est Batman et Robin, c’est Bip-Bip et Coyote, c’est Wallace et Gromit, c’est Ozzy Osbourne et Randy Rhoads … Moi je finirais sûrement en mamie Nath avec mes cheveux longs de bonne femme, et toi t’es parti trop jeune alors que t’avais de l’or dans les mains … Tu vois en fait on a tout des rocks stars toi et moi, je serai Ozzy et toi Randy, ok ? Le nombre d’Happy Tree Friends qu’on a pu regarder toi et moi n’empêche, vautrés comme des merdes sur ton lit, en buvant de la bière, du Coca quand y’avait plus de bière, du jus de pomme quand y’avait plus de Coca, de l’eau quand y’avait plus de jus de pomme, n’importe quoi quand y’avait plus d’eau ... Tu te marrais tout le temps, quand j’avais mal quelque pars tu me faisais un bisou magique avec des airs de gonzesse, puis tu faisais le con, moi je me foutais de toi et tu pouvais pas t’empêcher de rire en retour. On faisait tous ensemble. Même la cire pour épiler les chats. Putain, mais quand je pense à nos conneries … Tu méritais pas de partir. Pas toi. Pas si tôt. Pas comme ça. Toi, tu devais mourir durant une explo urbaine, tu te souviens ? On se l’était promis, moi je mourrais d’une MST, toi d’un éboulement pendant une explo … Pourquoi t’as pas tenu ta promesse, mec ? Et pourquoi t’as bu ? Pourquoi je t’en ai pas empêché ? Pourquoi j’ai capté trop tard ? Pourquoi j’ai pas été plus rapide ?

Pourquoi j’ai pas pu te sauver la vie … ? »


Sa voix se brisa sur la fin, tandis qu’il rejetait doucement le micro et s’éloignait vivement du piédestal, sentant les sanglots revenir secouer ses épaules. Il se laissa tomber sur la chaise à côté de Vibe qui lui caressa doucement la joue, et ils écoutèrent en silence le reste de la cérémonie. Ils finirent par se lever, Nathaniel marchant comme un automate, rendirent un dernier hommage au défunt. Le jeune homme passa en tout dernier, et demeura devant le cercueil si longtemps qu’il fallut que les employés des pompes funèbres lui tapent doucement sur l’épaule pour lui demander s’ils pouvaient emmener la dépouille. Il s’écarta silencieusement. Durant le laps de temps passé en tête à tête avec la boîte ouvragée de sapin, mais toutefois rien de plus qu’une jolie boîte tapissée de soie, il avait ressenti l’absence de celui qui avait été son meilleur ami pendant si longtemps avec autant de force qu’un raz-de-marée.
Lorsqu’ils eurent accompagné la dépouille jusqu’au four crématoire, ils restèrent un long moment avec la famille de Dargor, puis s’entre-regardèrent ; d’une voix cassée, la mère du jeune homme proposa à Nathaniel de venir récupérer quelques souvenirs dans la chambre de son fils. Au prix d’un grand effort de volonté, il accepta, et monta en voiture aux côtés des parents de son ami, commençant le deuil de ses projets avortés et de sa vie fauchée. Dans un silence macabre rompu par les sanglots, ils se rendirent jusqu’à la maison, et les parents laissèrent le jeune homme monter seul dans la chambre de Dargor, incapables d’affronter la pensée de la chambre vide. Nathaniel poussa doucement la porte de la chambre de son ami. Les chaines accrochées à la poignée et le panneau en fer fixé sur le bois cliquetèrent joyeusement lorsqu’il la referma. Non, pas joyeusement, mais presque ; comme s’il y avait encore de la vie. Son regard se promena sur la chambre, sur le lit défait, sur les cahiers ouverts, sur le préservatif utilisé sur sa table de nuit, sur le disque vinyle qui sortait légèrement dans son emballage à côté du lecteur, sur la collection de médiators collés au mur avec de la pâte à fixer. Il ressentait cette drôle d’impression qui vous met mal à l’aise, comme lorsque l’on pénètre dans une ville fantôme, avec cette sourde menace, cette émotion tellement dense qu’elle en devient presque palpable.
Pour la deuxième fois de la journée, Nathaniel glissa le long du mur et mordit son poing de toutes ses forces pour ne pas sangloter.

« WELL, LISTEN UP, LISTEN UP, THERE'S A DEVIL ON THE CHURCH
GOT A BULLET IN THE CHAMBER AND THIS IS GONNA HURT »


« Voilà monsieur Turunen, nous avons retrouvé votre fils. »
« Merci beaucoup … »


Le murmure de soulagement de Nordhal fut suivi d’un soupir alors qu’il se tournait vers Sunniva, qui releva les yeux de son vernissage. Ils n’eurent pas besoin d’échange de paroles, et elle reposa son flacon de vernis pour aller prendre son époux dans ses bras d’une manière consolatrice. Elle lui fit un sourire encourageant et caressa doucement sa joue :

« Allez mon amour … Il se calmera là-bas, tu verras … »
« Non, Sun. Le Nath d’avant, sûrement, mais pas ce Nath là. Il est plus comme le gosse que j’ai élevé, c’est plus le môme que tu as rencontré. Il y a quelque chose de différent en lui, quelque chose que j’arrive pas à exprimer. Ce n’est pas malsain, mais je ne suis pas sûr que ce soit positif. Ce n’est pas néfaste, mais pas bénéfique. C’est pas le fait qu’il soit pédé, c’était avant, c’est plus profond, plus … Je sais pas. Y’a juste une seule chose que je sens.
Ca relève de l’ordre de ces quelques choses qui changent à jamais un homme. »


Nathaniel étira ses bras, fixant l’homme qui dormait en face de lui, allongé sur la couchette dure du commissariat. Un policier passa devant la cellule, jetant un regard blasé au jeune homme, qui lui rendit bien plus perçant. Se relevant pour la troisième fois en quelques minutes, il se mit à faire les cent pas, avant de s’arrêter devant la barrière et de se mettre à taper le rythme, d’une chanson. Quelques regards agacés s’arrêtèrent sur ses lourdes New Rock. Il commença à chanter Girls, Girls, Girls d’une voix puissante. Le policier revint.

« Bon écoute j’comprends que ça te gonfle d’être là mais tu te calmes d’accord ? C’est juste une question de respect, dans quelques minutes tes parents vont arriver et … »
« GIIIIIIRLS GIIIIIIIRLS GIIIIIIIIRLS \o/ »

Le flic lui jeta un regard noir avant de tourner les talons en murmurant un « petit con » entre ses dents, au moment où Sunniva et Nordhal faisaient irruption dans la pièce, Nathaniel continuant de chanter. Ils payèrent la caution, honteux et désolés d’aller récupérer le bourré qui …

« Ah mais non monsieur, on l’a pas coffré parce qu’il était bourré, il était même le seul de son groupe à être clean. Mais justement, il se foutait de nous, il nous narguait, il nous a insulté et il a balancé on sait pas trop quel alcool sur une de nos policières après l’avoir copieusement traitée. »

Ok. Alors non seulement, Nordhal avait à récupérer le bourré qui chantait, mais en plus il n’était pas bourré, juste insolent, provocateur … Mauvais. Il jeta un regard lourd de sous-entendus à sa femme, tandis que Nathaniel traversait la pièce, escorté par un policier, un sourire moqueur aux lèvres, sous le regard de toutes les autres personnes présentes dans la pièce.
Sortis du commissariat, ils rentrèrent en silence dans la voiture. Ce ne fut qu’au second feu rouge que Sunniva commença à parler.

« Ecoute Natha … »
« Ne m’appelez pas Nathaniel, mademoiselle trainée. »
« Bon Nath tu vas te calmer et tu ne parles pas à ta belle-mère comme ça ! C’est quoi ton problème !? »
« Depuis que t’es devenu un putain de pédé, tu fais chier tout le monde, tu te prends pour un roi, t’emmerdes le monde … ! »
« Toi ça fait bien longtemps que t’es une salope de traînée qui se fait baiser par n’importe qui, depuis bien neuf dix ans, hein ? Et j’en ai jamais fait un drame. »
« De quoi tu … !? »
« Tu veux la vidéo qui prouve que dans le lit où tu dors, la pseudo-femme se tape le jardinier, le facteur et tous ceux qui toquent à la porte ? »


Silence mortuaire. Sunniva écarquilla ses grands yeux bleus, Nathaniel eut un sourire satisfait en remettant ses écouteurs. Ils rentrèrent en silence dans la maison.

Deux jours après, ils atterrissaient à Berlin, faisaient quelques heures de route et s’installaient dans une ville. Allemande.
Loin de ses amis, loin de sa mère qui était en prison pour une affaire de photos pédophiles qui n’était en réalité que le fait de son amour pour un ami de son fils, qui s’était avéré être un abruti vaniteux et narcissique, loin de l’homme qu’il aimait, loin de sa Norvège natale, loin de tout ce qu’il avait toujours aimé, Nathaniel réalisé le poids de la solitude. Même le fait qu’il ai retrouvé un chiot abandonné dans un coin en revenant d’un premier tour dans le quartier n’avait pas atténué son isolement, bien qu’il se soit pris d’affection pour le canidé et l’ai adopté sans demander l’avis de son père, le baptisant Bodom.
Les premiers jours passèrent, il était dans un état de résignation.
Puis il partit faire une première exploration urbaine, rencontra Keira, décida qu’il l’appréciait. La rentrée s’annonça. Il mit les pieds en cours, et rentra avec une forte envie de vomir toute sa haine envers l’Allemagne et les Allemands qui se prétendaient rebelles obéissaient docilement.

Au contraire de cela, un sourire mauvais se dessina sur son visage.

Ils avaient beau se croire adolescents rebelles, ils n’étaient que des saints ; mais attention, il y avait un diable dans l’église, et ça allait faire mal.


WE'RE DISPOSABLE TEENSet vous ?

PSEUDO
puf ♦️ Mocerino. (:
découverte ♦️ Si vous saviez. :38::
avis ♦️ :62:
code ♦️ Pet contenu, furoncle au cul.
autre ♦️ J'aime les smileys.
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MessageSujet: Re: NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »    NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »  Icon_minitimeLun 2 Avr - 18:31

Ca va gérer tout ça, Det & Nath quoi I love you
J'te réserve un rp, mais ça tu le savais déjà, et pusi nos persos vont chier des bulles, je le sens déjà. GOD BLESS SOT, BWAHA. (Et oui, je sors. :49: )
Je t'aime. I love you
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MessageSujet: Re: NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »    NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »  Icon_minitimeLun 2 Avr - 18:38

WELCOME TO THE JUNGLEvalidation

BIENVENUE À
nathaniel s. turunen
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Bonjour et bienvenue sur The Sound of Truth !
Maintenant que vous avez fini votre présentation, vous êtes validés et vous pourrez jouer. Toutefois, nous vous demandons de bien vouloir venir recenser votre avatar ici avant d'être lâché en liberté dans la nature. (: N'attendez pas qu'on ai rentré votre avatar pour jouer toutefois, on va pas chipoter pour si peu.
Vous avez maintenant la possibilité de vous lancer directement dans le role play ou bien ouvrir un topic de relation ici, ou tout bêtement un topic de topic, aussi paradoxal que ce soit, à cet endroit .
Bon jeu ! (:


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MessageSujet: Re: NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »    NATHANIEL ϰ « i don't give a fuck if ya hate me »  Icon_minitime

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